mardi 11 décembre 2007

La nutrition, le sujet qui fâche

Certains sujets sont sensibles et peuvent provoquer des tensions, en un temps record, au cours d'une conversation qui, jusque là, était courtoise.
Il est vrai que la politique ou la religion sont les sujets qui amènent le plus souvent des discussions animées. Mais, de façon surprenante, la nutrition suscite énormément de réactions vives lorsqu'on en parle.
Il ne serait pas étonnant, que si nous organisions un micro-trottoir et que notre question ait été "pensez-vous vous nourrir correctement au quotidien?", la majorité répondrait par l'affirmative.
Pourtant, les rapports d'experts le montrent, indéniablement, les gens mangent de plus en plus mal. Alors que, au quotidien, ils refusent de l'admettre.
Pourquoi cette négation?
Nous pouvons envisager différentes réponses, l'une d'entre elles est que le syndrôme de la "malbouffe" est le plus souvent lié à la précarité.
Lorsque nous parlons de mauvaise alimentation, nous entendons l'assimilation de mauvaises graisses, d'excitants en tous genres, de viande de mauvaise qualité, ou de mauvaises combinaisons alimentaires, mais aussi, et surtout, d'une alimentation non biologique, gorgée de pesticides et d'autres produits chimiques.
Ainsi, les fast-food proposent de manger vite, en quantité et pour des sommes "dérisoires".
Cela évidemment au détriment de la qualité nutritionnelle.
Serait-ce alors pour cette raison, par peur de paraître pauvres, que la plupart des gens refusent d'admettre la mauvaise qualité de leur alimentation quotidienne?
Possible, mais nous pourrions encore refléchir sur une autre raison, bien plus profonde: lorsque l'enfant est dans le ventre de sa mère, celui-ci ressent ce qu'elle ressent, absorbe ce qu'elle mange, ... Alimentation et émotion ne font plus qu'un.
Plus tard, à sa naissance, l'enfant, s'il a de la chance, se nourrira du lait de sa mère, qui dépend essentiellement de l'alimenation de celle-ci. Ensuite, en grandissant, il mangera ce que sa maman lui donnera, et c'est ainsi que les goûts alimentaires de l'enfant se bâtiront: ils seront liés à la mère.
Dès lors, il est facile de s'imaginer ce qui peut se produire à un niveau inconscient lorsqu'un thérapeute affirme que vous mangez mal. Implicitement, il est en train de remettre en question la relation, et donc l'attachement, à la mère.
Cela, pour beaucoup de nos contemporains, est encore difficile à comprendre et à gérer.

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